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Par Albert Mahamat FALL & Aline M’PANGBA-YAMARA
N’DJAMENA [LNC] – C’est à un exercice très délicat d’équilibriste, ménageant la chèvre et le chou, voire à raconter n’importe quoi, que le parti politique du KNK (Kwa Na Kwa) s’est livré, dans son dernier communiqué de presse. Car il y’avait urgence avec une position aussi intenable pour un parti politique, face aux pulsions imprévisibles de son camarade fondateur, le grand travailleur François Bozizé. Du coup, le communiqué, à force d’arguties contradictoires pour sauver le soldat Bozizé est illisible. Mais le ridicule ne tue pas, surtout en Centrafrique. Et le KNK risque de couler avec l’eau du bain de Bozizé.
Si le KNK balaie du revers de la main les accusations gouvernementales contre son fondateur, comme étant le chef de la coalition de bandes armées de la CPC, ou tout au moins un de ses puissants influenceurs; Bozizé lui, par écho opposé, d’affirmer tout le contraire en déclarant mordicus qu’il fallait soutenir la CPC. Conséquence, l’accusation du parti contre le gouvernement d’être le responsable de diffusion de fausses rumeurs tombe à plat.
Manifestement, ne sachant plus où il habite, le parti d’oser cet argumentaire totalement fallacieux : L’appel au boycott des élections de décembre, couplé au soutien “idéologique” (ndlr : On se demande bien de quelle idéologie il est question) de Bozizé aux bandes coalisées de la CPC, ne saurait être interprété comme étant la preuve de la revendication du leadership de cette coalition par Bozizé. Et comme preuve de la démonstration, Bozizé, même si approché par les meneurs de la CPC, « n’a toujours pas donné suite ».
A l’autre bout, Abakar Sabone qui a rejoint son ancien maître en devenant un des portes paroles de la CPC, de dire la même chose : “Nous nous retirons de certaines villes suite aux recommandations du sommet en Angola afin de faciliter les discussions.“
AH MAIS OUI MAIS NON !
Dans ce cas, pourquoi François Bozizé est-il désormais en cavale ? Et fait accablant pour la rhétorique de Guénébem, dans un sonore qui a fait le tour des réseaux sociaux mardi soir dernier, François Bozizé du fond de son repaire, lançait un appel aux Centrafricains pour soutenir la coalition armée de la CPC. Ruinant la plaidoirie de Guénébem déjà bien faiblarde en sa faveur.
ÇÀ, C’ÉTAIT AVANT !
Car si jusque là, Faustin Touadera soldait ses problèmes par son arme de prédilection, la corruption. Depuis, il a eu d’autres armes, des vraies cette fois-ci. De bons copains de jeu, les russes, et de nouveaux, les (imprévisibles) rwandais, qui le gâtent avec plein de nouveaux jouets.
Pour un peu, il se prendrait pour un vrai président.
Caché derrière le rempart de ces gaillards, il pérore, fait le beau, et joue au chef de guerre par des postures et des discours martiaux.
-Maxime Kazagui son porte parole et servile doungourou, dont le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’est pas étouffé par la modestie, n’en peut plus…..Il parle il parle, il parle. En même temps, c’est son boulot. Et lui aussi de faire le coq dans des déclarations tapageuses de pseudo fermeté.
De lui ceci datant d’hier : “Toutes discussions menées avec des parties prenantes en-dehors ou à l’intérieur du pays sans que le Gouvernement centrafricain ne soit informé ne l’engage nullement. Pour l’heure le Gouvernement s’attelle à sécuriser le pays jour après jour.”
Quant à la ministre des affaires étrangères Baïpo-Temon, c’est le pompon.
Si ! Si ! Elle a osé ! Comme disait Audiard : “Les C… ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît.”
ALEA JACTA EST !
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